mercredi 5 mars 2008

Ce sont les poumons qui sont pourris

05.03.90

Aujourd'hui Jean-Jacques Muller, un Alsacien et aussi le meilleur copain que j'ai ici, est théoriquement passé en liste d'urgence. C'est à dire que son nom est inscrit sur les Minitels de France-Transplant et d'Euro-transplant. Ainsi, dans tous les services de réanimation aptes à effectuer des prélèvements d'organes d'Europe l'on sait qu'il attend un greffon. A chaque instant, un simple coup de téléphone peut annoncer qu'un greffon a été trouvé et qu'il est compatible. Dès lors, il s'agira pour Jean-Jacques d'arriver le plus vite possible à l'hôpital de la Timone à Marseille, où le chirurgien, M. Noircler et son équipe commenceront l'opération. Cette attente est très éprouvante. En un instant il lui faudra nous quitter et foncer là-bas toutes affaires cessantes. cependant, la véritable attente, celle de la dernière ligne droite, ne commencera que demain., voire après-demain, une fois que Jean-Jacques aura fait la scintigraphie cardiaque qui décidera s'il lui faut un greffon coeur-poumons ou poumons simples. Eh oui ! Rien est simple au royaume de la muco. Au départ, ce sont les poumons qui sont pourris. Mais une trop mauvaise respiration, trop longtemps compensée par un rythme cardiaque trop rapide, peut entraîner de dangereuses lésions de ce dernier. Pour Jean-Jacques le verdict tombera demain, ou (si son cas est litigieux) un peu plus tard, après que les chirurgiens aient examiné les résultats.
Quant à moi, après avoir fait des pneumothorax à répétition depuis décembre, on m'a enfin enlevé à midi le dernier drain qui sortait de mon flanc. Maintenant il ne reste plus qu'à espérer que mon poumon tienne à la plèvre le plus longtemps possible. Le pneumothorax j'en ai vraiment eu ma dose : trois en trois mois, méchante moyenne ! Cinq drains et trois semaines d'alitement. J'ai failli craquer. heureusement, ce soir j'ai eu la permission de sortir de l'enceinte de l'hôpital. J'ai été voir à Hyères un documentaire sur la Guyane. Je croyais me changer les idées, mais non. En voyant les indiens Guyanais chasser, je n'ai penser qu'à deux choses : comment font-ils pour s'en sortir s'ils font des pneumos ? Et comment peut-on trouver de la Cyclosporine là-bas, en pleine forêt tropicale ?
Décidément, même si Giens n'est pas un hôpital comme les autres, il reste un hôpital. Et je crois bien que rentrer un mois chez moi me changerai un peu les idées. Quoi qu'il en soit, je reste jusqu'à ce que Jean-Jacques parte pour la greffe.

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