dimanche 21 décembre 2008

Le jour J.

29 septembre 2008.

Nous voici au jour J pour la grande vadrouille. Je ne me sens ni nerveux, ni comme d’habitude. Je pense que tout mon entourage est d’autant plus inquiet que je ne le suis moi-même. En fait, je ne suis même pas inquiet, ainsi va la vie. Je n’ai pas eu le temps de retéléphoner aux personnes que je voulais ; notamment mon oncle Yannick, nos amis Claude, Babeth, Nancy… puis aussi mon père, grâce à qui, en partie, nous avons pu mener à bien notre décision, notre projet. Pourtant, nous ne sommes pas fâché d’être aujourd’hui, très loin de lui. Un emmerdeur comme il n’en existe pas d’autres. Pauvre homme ; Nous avons pourtant toutes les raisons du monde de le détester, d’avoir une haine profonde et sans pardon possible. Pour dire, même le film « L’emmerdeur » avec Jacques Brel et Lino Ventura, ne lui arrive pas à la cheville.

Revenons à nos moutons.

Il est 9 H 15 ; La voiture de tonton est chargée de nos baguages. Nous voici parti en direction de l’aéroport Charles de Gaulle. Il n’est pas encore 11 heures, nous sommes dans les tous premiers à se présenter pour l’enregistrement des baguages en soute. Première mauvaise nouvelle : nous avons le droit à 60 Kg et nous atteignons 80 Kg. A 60 € par kg de surplus, je vous laisse compter. Nous sommes tombé sur la bonne personne ; Lisa ne faisant que 12 Kg, l’employé consent à nous faire passer 12 kg de supplément baguage. Il ne reste plus que 8 kg  d’excédant, nous laissons la poussette à tonton Marc (4 Kg). Pour les 4 kg restant, il téléphone pour savoir s’il peu nous les faire prendre ou s’il faut encore alléger. Il sait que nous partons pour longtemps, aussi, il a été convenu de prendre en compte le poids global autorisé, soute + main, soit 60 + 21 Kg = 81 Kg. Dans un même temps, nous avons convenu devant l’effort commercial que la poussette reste sur le sol Français. Première difficulté passagère résolue !

Nous voici devant le contrôle de l’embarquement des passagers et des baguages à main. Nous disons au revoir à tonton, nous prenons nos sacs, nous faisons la queue au portique. Mauvaise surprise, Vottey n’a plus de visa depuis que nous sommes marié. Ce n’est pas faute de s’être renseigné, mais pour retourner dans son pays, nous venons d’apprendre qu’il lui aurait fallu renouveler son visa ; Encore une absurdité administrative Française, sans commun accord avec le pays de destination. Imaginons qu’elle demande à son ambassade un nouveau visa, qu’elle lui refuse, par la loi elle est contrainte alors de retourner sans délai dans son pays, mais elle n’a pas de visa pour sortir du territoire. Le poisson se mord la queue … Nous pouvons remercier le ciel, le service des passeports nous laisse passer.

Jamais deux sans trois. Nos baguages à mains essentiellement composés d’appareils photos, caméscope, ordinateur, le tout contenant des disques durs, et bons nombre de câble, nous sommes contraint de vider tous les sacs concernés. Passage moyen prévu au contrôle, deux caissettes et 5 mns. Nous avons utilisé 6 caissettes et avons eu besoin de près de 20 minutes pour tout déballer, passer au rayon et remballer nos affaires. Bonne nouvelle, il n’y a pas de bombe dans nos baguages.

On nous informe d’un premier changement ; Nous n’embarquons plus à la porte 43 A, mais à la 37 A , à l’autre bout du terminal ; Puis en fin de compte nous embarquons au 38 A. Il est bon d’être accompagné d’enfant. Nous ne faisons pas la file d’attente ; nous passons en priorité en même temps que la classe affaire.

Le décollage est prévu pour 14 heures. Nous décollerons qu’à 15 heures.

Je n’ai jamais vraiment voyagé en avion ; Les seules fois que je suis monté dans les airs, j’ai eu la peur de ma vie. C’était en hélicoptère du 4ème RH dans les Vosges, lors d’exercices en vue de la guerre du Golf. Selon mon statut au sein de l’armée, je n’avais pas obligation d’effectuer ces manœuvres, mais ces engins m’ont toujours tellement fasciné que j’ai tout de suite dis oui. Bonjours les hauts de cœurs lors des décollages brutaux, puis vains le moment le plus chaud pour moi ; L’application de ce qu’ils m’ont appris sur le tarmaque s’il y avait lieu de sauter de l’hélicoptère.

Je pensais me chopper le mal de l’air, mais mis à part une petite douleur à l’oreille droite, pas de souci, tout va bien. Durant la montée, la carlingue vibre un peu, puis un peu plus en traversant la couche nuageuse, mais rien d’impressionnant. L’accueil et le service sur Cathay Pacifique est d’une qualité hors du commun. Nous bénéficions d’avantages que je pensais jusqu’ici réservés aux premières et aux classes affaires. Juste après les 20 minutes du décollage, il nous ai proposé du vin rouge, blanc, rosé, whisky et tout et tout.

Nous sommes maintenant à 10800 mètres et nous atteignons une vitesse de 1048 Km/h, moi qui pensais qu’on n’irait jamais à plus de 850 … La température extérieure est donnée à – 48°c, le givre a recouvert l’aile qui se trouve à ma gauche, nous ne voyons presque plus la bande rouge sur le devant. Le temps est très long en avion, rien à faire, la télé fonctionne mal, les vidéos sont en anglais ou en chinois. Rien à faire d’autre que de se mettre de la musique dans les oreilles. Lisa s’est toutefois fait une copine, sur le siège juste derrière nous. Une petite Franco-Chinoise de deux ans.

Toujours égale à elle-même, elle saute sur le siège, pousse des cris, se défoule comme elle peux. Mais là, elles sont deux.

Le vol jusqu’à Hong Kong dur 12 heures. Un coup à gauche, un coup à droite, une petite danse de quadrille pour viser la piste d’atterrissage, puis c’est le plongeon, la descente. Les oreilles se bouchent rapidement, j’avale le plus souvent possible ma salive, mais rien y fait ; J’ai l’oreille droite qui devient vite douloureuse, la douleur arrive à atteindre l’arrière de la tête. En descendant de l’avion, je m’aperçois que je n’entends plus que de l’oreille gauche. Nous avons tout juste 45 minutes pour aller à l’autre bout du terminal, pour prendre notre correspondance. Nous prenons un  vieux zingue de Dragon Airways, rien à voir avec le confort du 747. Même le repas servis est immangeable. Au décollage, avec les grosses vibrations, je vois l’aile se déformer de plusieurs centimètres par les ondes du moteur. Là, j’ai été impressionné. Voir une aile dessiner des vagues, presque comme une mouette en train de prendre son envole, çà fait tout drôle. On a beau savoir que toute matière a une élasticité donnée, lorsque l’on voit ce qui lui est permis de faire, les contorsionnistes doivent être vert de jalousie.

Enfin, 2 h 30 plus tard, nous nous posons à Phnom Penh, en un temps plus court qu’avec le 747, mais la même douleur à l’oreille qui n’a pas eu le temps de récupérer entre deux.

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