jeudi 17 avril 2008

Retour à la case départ J. Heuchel

le 17.04.90

Je suis chez moi. Retour à la case départ, à la case Bosc-le-Hard. Je n'écris plus sur une table roulante que l'on glisse sous un lit d'hôpital sinistre. J'écris sur une table de bois contre-plaqué munie de jolis tréteaux rouges. Fini le papier bleuté et aseptisé. Bonjour la mansarde de lattes de bois décorée d'une petite centaine d'affiches grandes et petites. pourtant une chose me reste de l'hôpital : la musique. Sur mon radiocassette passe le sublime et terrifiant THE WALL, hymne à la vie, à la mort, à l'espoir et au déchirement. cette musique est géniale, obsédante, folle et grandiose. Dès que j'aurai le temps et l'argent j'irai à la FNAC de Rouen et je m'achèterai le film pour pouvoir me passer à loisir ces images sorties d'une imagination en délire.
En attendant, j'observe mon chat Lookheed jouer avec l'élastique qui est censé retenir ensemble toutes les lettres que j'ai reçu là-bas. Durant ces trois mois j'ai entamé une correspondance avec plusieurs personnes et j'en suis ravi. Bien sûr, la plupart sont des copains mucos, je reste donc toujours un peu dans le même milieu, mais les mucos ont souvent plus à dire que les autres. Et puis, après ce que j'ai vécu, je ne crois pas pouvoir revoir les choses comme avant. Il y a deux ans je vivais comme tout un chacun, uniquement inquiet pour le résultat de mon interro de maths et uniquement intéressé par ce à quoi j'allais meubler mon week-end. Maintenant je ressens plus fortement les choses. Les loisirs sont toujours agréables mais ils ne sont plus une fin en eux-mêmes. Je ne vis plus pour jouer mais pour simplement ressentir la vie. Est-ce cela être adulte ?
Bah ! Ce n'est pas mal alors, mais c'est moins drôle.
Moins drôle mais plus fort, plus puissant, plus intense.

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