mardi 22 juillet 2008

Agitation et gaudrioles. J. Heuchel

Le 22.07.90

Je suis à Giens depuis le 10 au soir. J'ai voyagé avec Juliette. Elle déménage à Avignon et je ne la reverrai sans doute plus à la maison. Dommage, mais qu'y puis-je ?
Ici, depuis douze jours, j'ai fait à la fois plein de choses et rien du tout. C'est l'été. Le service est comble. Il y a du monde partout, de l'animation, de l'agitation. Mais tout cela, c'est du bruit et du mouvement pour "Rien". Car il ne se dégage rien de ces relations stupidement superficielles. Le temps n'est pas à la réflexion, mais aux gaudrioles stériles. Seuls, quelques-uns font exception. J'ai, par exemple, rencontré Nathalie Genza, une fille de Béziers, qui a frôlé la mort en réa, et qui est vraiment intelligente et sympathique. J'ai aussi retrouvé Anne Heimerman, qui était là en février, et qui partage ma vision des choses. Il y a aussi d'autres personnes intéressantes, mais qui sont influencées par l'ambiance estivale, ce qui empêche de parler sérieusement, alors que cela est possible en hiver. Curieusement, ce sont les filles qui semblent les plus sensées dans cette escalade aux ragots, aux saouleries et aux conquêtes éphémères... Enfin, l'ambiance est bonne dans l'ensemble. Je déplore simplement le manque de profondeur dans les rapports que j'ai avec les autres. Lorsque j'en ai vraiment marre, je vais voir mes parents qui ont pris une location à Giens. Mais ce climat simplet m'exaspère et je suis très irritable. Trop irritable. Ou alors, lorsque la coupe est pleine (comme ce soir), je m'isole et passe ma rage sur la musique et le papier.
Mais à part ça, Jean-Jacques se remet. Très doucement; beaucoup trop à mon goût. Egoïstement, je songe au temps qu'il me faudra passer, moi aussi, à Marseille, et chaque journée supplémentaire assombrit mon horizon.
Pourtant, il paraît qu'un long rétablissement est préférable, dans la plus part des cas, à un retour spectaculaire au top niveau. L'avenir jugera. Guy, lui, est encore retourné à Marseille. D'après ce que je sais, il y serait retourné quatre jours après notre voyage ensemble et y serait encore aujourd'hui. il aurait même refait de la réa...
Bref, ces jours ensoleillés ont un "je-ne-sais-quoi" de déprimant. Et cela sans parler de Joseph - un vieil ami de Giens, qui m'a permis, avec Jean-Jacques, de m'intégrer ici - qui fait hémoptysie sur hémoptysie. Ni de Fabrice, que j'ai connu en mars, et qui serait (mais je n'en suis pas sûr à 100%) décédé d'un arrêt cardiaque, en vacances aux Baléares. Vive les vacances !

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